J’écris ce billet lors du grand confinement du 2020, alors que depuis plusieurs semaines tous les étudiants de France et d’une grande partie du monde sont confinés et suivent leurs enseignements à distance. Les conseils que je donne ici sont suffisamment généraux pour être applicables à toute situation d’apprentissage, mais me semblent particulièrement utiles en cette période particulière, notamment en raison du délai entre la fin des cours et les dates d’examens.
Ayez une vision limpide des compétences à acquérir et de celles qui sont acquises
Il est essentiel que vous ayez un « tableau de bord » sur lequel apparaissent les objectifs atteints et ceux qui ne le sont pas au regard des attendus de l’examen. Que devrez-vous savoir faire le jour de l’épreuve ? Et qu’est-ce que vous ne savez pas encore faire ? Plusieurs formes sont possibles. Par exemple un tableau de liège, réel ou virtuel, comme ceux qui sont utilisés par les détectives dans les séries policières, ou encore un panneau de type kanban tel que celui proposé par l’application en ligne Trello.
En cas de doute sur les attendus, n’hésitez pas à contacter un des enseignants concernés.
Identifiez clairement les dépendances entre vos objectifs
Pour chaque compétence à acquérir ou à consolider, établissez les prérequis qui ne sont pas encore parfaitement assimilés. Vous pouvez présenter ces informations sous la forme d’un graphe et en déduire un parcours d’apprentissage adapté à vos besoins. Réfléchissez aux objectifs que vous pouvez raisonnablement atteindre, adaptez vos ambitions à vos capacités et au temps de travail dont vous disposez, mais soyez prêt à les revoir, si possible à la hausse, en fonction de votre progression. Votre ennemi est le saupoudrage, la tentation de survoler de nombreuses notions sans en maîtriser aucune.
Respectez le principe de progression
Ne grillez pas les étapes. Ne tombez pas dans le piège de l’excès de confiance qui peut survenir après le visionnage d’une vidéo de vulgarisation ou d’un tutoriel en ligne qui vous a donné l’impression de comprendre sans avoir pratiqué, ou dans celui des exercices corrigés, redoutables armes anti-réussite si vous consultez les solutions à mauvais escient. Pour monter en compétences, il faut pratiquer, faire des exercices du bon niveau. Trop facile, ils ne vous permettront pas de progresser. Trop difficiles, ils seront contreproductifs et décourageants. Progressez à votre rythme, au mieux de vos capacités.
Le meilleur moyen de dominer une compétence, c’est de l’enseigner.
Si vous voulez vraiment lever tout doute sur votre niveau de compréhension d’une notion, de maîtrise d’une compétence importante dans votre parcours, enseignez-là ! Faites l’expérience de prendre le rôle d’un enseignant, de mettre à l’épreuve votre exigence intellectuelle, de faire des recherches documentaires, de prendre du recul, de développer vos capacités de synthèse pour produire un matériel pédagogique : vidéo, exposé, tutoriel, exercices, fiches de révisions, QCM…
Soumettez vos productions à vos pairs et à vos enseignants pour avoir un retour critique.
Tenez à jours vos connaissances et savoir-faire
Dès que vous cessez d’utiliser une compétence, vous commencez à l’oublier. Ce processus est d’autant plus rapide que l’acquisition est récente. Pour évitez de perdre le bénéfice de vos apprentissages, vous devez prévoir des entraînement espacés dans le temps en vous basant sur la courbe d’Ebbinghaus. Cette courbe parle de mémorisation et d’oubli, mais mon expérience m’a montré qu’elle est applicable à l’acquisition de compétences.
Concrètement, je vous conseille de réviser chaque notion, en la mettant en pratique par des exercices, une journée, une semaine, puis quelques semaines après l’avoir apprise, puis une semaine avant l’examen où elle sera évaluée. Il s’agit d’ordres de grandeur à adapter à vos contraintes et votre niveau de confort dans les disciplines concernées.