C’est en pratiquant, en faisant soi-même les choses, qu’on acquière des compétences et des savoir-faire et c’est la raison pour laquelle les projets à réaliser par les étudiants ont une place importante dans l’enseignement de l’informatique.
Les projets classiques que j’ai toujours connus dans mon cursus universitaire et dans ma carrière d’enseignant consistent à fixer un objectif (typiquement la conception et le développement d’une application) devant être atteint à une certaine date. L’évaluation se fait sur la base d’un rapport remis par les étudiants (travaillant seuls, en binôme, voire en groupes plus importants), souvent complété par une démonstration de l’application réalisée, et parfois par une soutenance orale. La note dépend notamment de la qualité de la réalisation, de la démarche intellectuelle de conception, de la maîtrise des technologies et des concepts utilisés, de la qualité de la présentation écrite et (si applicable) orale, et du bon fonctionnement de l’application livrée. Il n’y a pas toujours un barème précis donné à l’avance aux étudiants, ce qui a l’inconvénient d’une certaine opacité, mais l’avantage de permettre la prise en compte tous les aspects du travail fourni par les étudiants, y compris lorsqu’ils se sont investis dans des fonctionnalités non demandées dans le sujet, ou dans l’exploration de certaines solutions allant au-delà des objectifs fixés.
Cette année, j’ai décidé d’innover en proposant à mes étudiants de L2 des projets « à la carte » comportant plusieurs objectifs, ou « missions » pouvant chacun rapporter un certain nombre de points. Certains objectifs sont faciles à atteindre, d’autres plus difficiles, et certains peuvent être des « challenges » permettant aux étudiants les plus expérimentés et/ou talentueux de montrer de quoi ils sont capables. Un projet peut être livré en plusieurs fois, ce qui permet aux étudiants de valider d’abord les objectifs les plus accessibles objectifs en ayant un retour critique de leurs enseignants, puis d’aller ensuite, et de manière progressive, aussi loin qu’ils le peuvent au regard de leurs capacités, de leur motivation, et du temps disponible. Après chaque étape, les étudiants connaissent le nombre de point qu’ils ont acquis et le nombre de points qu’ils peuvent encore potentiellement acquérir en reprenant certaines parties mal réalisées ou en s’attaquant à des missions plus difficiles. Plusieurs projets peuvent être menés en parallèle, en traitant prioritairement les objectifs les plus simples à atteindre qui relèvent de compétences de base dont l’acquisition est essentielle.