Dans ce billet, je vais vous parler d’un travail à très haute responsabilité qui fait partie des missions des enseignants universitaires, la conception de sujet d’examen.
Je considère qu’idéalement, un examen doit être une évaluation sommative dans le sens où il doit couvrir toutes les compétences décrites dans les objectifs pédagogiques de l’unité d’enseignement concernée et permettre de déterminer, au regard de chacune de ces compétences, ce que sait faire et ce que ne sait pas faire chacun des candidats passant l’épreuve.
Cet idéal est très difficilement atteignable, mais j’essaie de m’en rapprocher, ce qui suppose de bien identifier chacune des compétences à évaluer, puis de trouver des exercices respectant les critères suivants :
- Chaque exercice doit être facilement traitable par toute personne maîtrisant la ou les compétences concernées au niveau défini par les objectifs pédagogiques.
- Les exercices ne doivent pas être traitables par les candidats qui ne maîtrisent pas les compétences à évaluer.
- Les exercices doivent être différents de ceux donnés en cours, en travaux pratiques, en travaux dirigés, et de ceux donnés lors des sessions d’examen précédentes.
- Les énoncés doivent être faciles à comprendre et ne doivent pas comporter de tournures ambigües.
- L’épreuve doit être largement réalisable en totalité dans le temps imparti par tout candidat maitrisant raisonnablement les compétences à évaluer. Ce point ne fait pas nécessairement l’unanimité parmi les enseignants, mais il doit en tout cas être en accord avec les objectifs pédagogiques. Je défends l’idée que si la vitesse d’exécution n’a pas été présentée comme un facteur critique, et n’a pas fait l’objet d’un entrainement particulier, alors il n’y a pas de raison qu’elle devienne une variable d’ajustement de la difficulté de l’épreuve de jour de l’examen.
Tenter de respecter tous ces critères est un challenge auquel je suis régulièrement confronté, puisque je dois concevoir 7 à 8 sujets d’examen par an, sans compter les sujets de contrôles continus qui doivent répondre aux mêmes exigences, la principale différence étant que le nombre de compétences couvertes par chaque épreuve est plus petit. Le temps nécessaire est très variable car parfois les idées viennent vite, et parfois pas, mais il se chiffre en dizaines d’heures par sujet.